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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

l’accompagnement des instruments et des voix, et qui menace de tourner au noir. En effet, Mme de Maintenon règne sur les deux premiers actes, et Mme des Ursins sur les deux derniers. Ces augustes influences ne répandent pas sur l’ensemble une joie inextinguible. Je crois bien que le dénouement ne s’en relève point.

Deux maris qui fuient leurs femmes, et deux femmes à la poursuite de leurs maris font une comédie, où la fantaisie devrait primer tout le reste. Dumas peine ; il s’essouffle. On dirait d’un lutteur qui gonfle des bulles de savon. Et comme les bulles crèvent et s’évanouissent, notre homme entre en fureur à la fin et tend ses muscles. Il montre les poings au roi.

À partir du Mari de la Veuve, Dumas n’a guère traité qu’un sujet : chambre à part. Le mari de la veuve a fait le mort ; d’Aubigny fiancé s’engage à mourir avant l’heure du berger ; un mari sous Loui XV est un mari qui ne force point l’appartement de sa femme ; et les demoiselles de Saint-Cyr ont épousé par ordre deux maris récalcitrants. Mademoiselle de Belle-Isle est une bonne comédie dramatique. Dumas la refait jusqu’à deux fois. Un Mariage sous Louis XV est au-dessus de ses forces : où trouver un Marivaux populaire ? Il se sauve dans les Demoiselles de Saint-Cyr par l’invention romanesque. Il appelle à lui sa bonne imagination. Il reprend toute sa belle humeur, sans viser à l’esprit. Dubouloy, qui est la gaîté de la pièce, est un gaillard de fort appétit. Ces bons jeunes hommes et ces pensionnaires diplomates finissent d’intrigue en aven-