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LES COMÉDIES.

verve, après quelques années de réflexion : de là naît Mademoiselle de Belle-Isle (1839). Quelque temps après, il rencontre chez son ami Cavé son ami Mérimée, qui le complimente sur le succès de sa comédie, et l’engage à en écrire une autre. « On ne me la demande pas. — C’est bien. Je me charge de vous la faire demander. » M. de Rémusat, ministre de l’intérieur, s’exécute : et ce fut Un Mariage sous Louis XV (1841). Le médiocre succès qu’il obtient pique les acteurs qui réclament une revanche, laquelle s’appelle les Demoiselles de Saint-Cyr (1843). Pour ce qui est d’Halifax, représenté aux Variétés en 1842, on peut dire que l’initiative en revient à Beaumarchais, auteur du Mariage de Figaro. Dumas compose encore Trois entr’actes pour l’Amour médecin (1850), par un procédé de bonne camaraderie et dans le seul dessein d’obliger Molière. Et aussi un petit acte, Romulus, tout pétillant de verve et tout armé d’accessoires mélodramatiques, est exécuté dans une auberge, en une nuit de solitude, parce que Dumas avait manqué le train de Paris. Enfin un aimable marivaudage, l’Invitation à la valse (1857), et l’Honneur est satisfait (1858), ne lui coûtèrent pas grand effort. De l’une il écrivit les scènes principales, un dimanche, à Londres, par manière de passe-temps ; l’autre est, comme j’ai dit, traduit de l’allemand. On ne voit point là de vocation irrésistible, en dépit des premiers vaudevilles et des débuts à l’Ambigu-Comique. « Vous faites la comédie à merveille », lui disaient les comédiens français, qui ne l’aimaient guère. — « Est-ce parce que j’ai toujours fait du drame ou de la tragédie que vous me