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784 CHAPITRE VIII § 1396

tante et d’autres personnes insoupçonnables. Ensuite, l’Eglise ne cessa de lutter, mais avec peu de succès, pour empêcher que ses prêtres n’eussent des maîtresses ou des concubines. On sait combien grave et difficile devint, au moyen âge, la répression du clergé concubinaire. Il y eut certainement des papes qui se préoccupèrent peu de la morale sexuelle ; mais il y en eut, non moins certainement, d’autres qui, de tout leur pouvoir, voulurent l’imposer sévèrement. Enfin, à grand’peine, on put obtenir que le scandale public cessât ; mais on n’obtint pas grand’chose quant au fond[1].

1396. Si l’on réfléchit à la puissance des armes spirituelles, morales, matérielles, dont disposait l’Eglise, et aux résultats presque insignifiants qu’elle a obtenus, on ne tardera pas à voir quelle est la force considérable des résidus sexuels, et combien sont ridicules ces pygmées qui, aujourd’hui, s’imaginent pouvoir les réfréner.


IMPRIMERIES RÉUNIES LAUSANNE.

IMPRIMÉ EN SUISSE

  1. En plusieurs pays, la moralité du clergé est aujourd’hui meilleure qu’elle ne l’a jamais été par le passé : mais cela est dû au choix que l’on fait, en refusant les candidats qui ne donnent pas de sérieuses garanties de leur vocation.