Page:Paradis - Le Temiscamingue a la Baie-d'Hudson BAnQ P134S1D1, 1884.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56

Je n’ai pas besoin de répéter que le sol de cette région est partout d’une qualité supérieure. Mais quoique le climat se ressenti déjà un peu des influences méridionales, le bois n’y est pas encore bien gros et le pin n’y apparait qu’à titre d’exception. Les arbres les plus communs sont toujours le tremble et l’épinette. Le frêne et l’orme y atteignent déjà de belles dimensions et quelques platanes se hasardent çà et là.

Apparition du Pin.

Ce n’est qu’au sortir de la Rivière Ennuyante, à une trentaine de milles de la hauteur-des-terres, que commence la région du pin proprement dite. Je me rappelle l’ébahissement d’un de mes sauvages d’Albani quand il aperçut cet arbre pour la première fois. J’avoue que moi-même je ressens quelque chose quand, au retour d’une course lointaine, je salue pour la première fois cet arbre nourricier de notre pays. Le pin devrait avoir une place d’honneur à côté de l’érable dans notre blason national.

En parlant de l’érable, cet arbre cher à tout canadien, je sens le désir de hâter mes pas davantage vers notre beau Témiskaming, car jusque là, fussions-nous à la St Jean-Baptiste, nous ne rencontrons pas une de ces feuilles pour orner notre boutonnière. Mais patience ! nous arrivons.


Chapitre VI.

Cinquième Zone.

La Vallée du Témiskaming

Pardonnez-moi, Monsieur le Ministre, ce n’est pas pour me plaindre, mais il me semble qu’en écrivant actuellement ces lignes, et que je salue encore une fois les rives de ce Témiskaming qui dès le premier abord, a su captiver mon cœur.