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Le plus élevé de ces sommets est le « Wewelnitizon-Adji » ou « montagne de la balançoire » ainsi nommé par les sauvages, d’après une légende portant que les Windigos (génies fabuleuse) avaient tendu entre les deux pics une corde où ces petits démons venaient se balancer dans leurs moments de bonne-humeur.

Il est vrai que l’on retrouve encore de loin en loin quelques groupes de ces rochers perdus, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle.

Si les montagnes sont rares, l’eau en revanche, ne fait pas défaut. C’est le pays des lacs par excellence. Il faut bien qu’il y ait quelqu’inépuisables réservoirs pour alimenter d’eau tels que l’Abittibi, l’Ottawa, le Saguenay et cent autres qui, en Europe, seraient décorés du titre de grands fleuves.

Le Lac Abittibi

Le plus considérable de ces lacs est l’Abittibi, véritable petite mer intérieure qui compte 48 milles de long sur une largeur moyenne de 20 milles. La hauteur au-dessus du niveau de la mer est de 857′. La latitude de Fort de la C.B.H. située à l’extrémité Est est 48° 41 N. longitude 79° 25′ O.

Ce lac est rempli d’îles qui ne sont pour la plupart que des rochers, quelquefois recouverts d’une assez bonne couche de terre végétable pour permettre aux arbres d’y jeter de profondes racines. Les alentours du lac sont, en général, bas et passablement humides. Le sol y est excellent. La partie N. E. est plus montueuse ; il y a même des croupes de jolies dimensions.

Il y a à Abittibi une belle église en bois pouvant recevoir une population de 400 sauvages catholiques qui est celle de la place.