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Ici la vue se repose sur des champs cultivés où des troupeaux de génisses ruminent à l’ombre des peupliers touffus. Les patates sont en pleine prospérité. Ici, comme à Moose et à Abittibi, on ignore encore la plaie du « Potatoe bug ».

§II — Sur la Rivière.

Depuis que nous avons quitté le portage des Loutres, nous voguons sur une eau relativement calme. La rivière large et profonde se promène paresseusement entre deux rives où l’incendie a autrefois exercé ses ravages. Ce sont toujours les mêmes rives de glaise, mais arrondies en mamelons verdoyants qui se poussent et se succèdent comme les flots de l’océan après la tempête.

Le Long-Portage.

Les vagues solides qui ont une hauteur moyenne de 100 pieds s’élèvent graduellement à mesure qu’elles approchent du Long-Portage où elles atteignent bien 300 à 400 pieds d’élévation. C’est par-dessus ces charmantes buttes que serpente le Long-Portage. Du sommet l’œil plonge au loin sur la contrée environnante. C’est un des plus beaux points de vue de toute l’Abittibi.

D’après ce que je puis en juger le pays n’est pas aussi accidenté au loin que sur le bord de la Rivière. Ce dont je me suis instruit encore mieux en m’enfonçant une vingtaine de milles dans l’intérieur des terres pour éviter une chaîne d’ennuyeux rapides s’échelonnant depuis le Long-Portage jusqu’à la tête du Lipstick.

Les Rochers aux Rapides.

En faisant ce détour je pus me convaincre que les couches de rochers jelsites et calcaires qui supportent la glaise à une grande profondeur ne se montrent à