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formée par un banc transversal de cailloux roulés qui désormais composent exclusivement le fond du fleuve jusqu’au delà du confluent de la Rivière Abittibi à 5 milles plus haut. Cette jonction se trouve à 28 milles du Fort ou à 36 milles de la mer. La pente totale de la Rivière sur ce parcours est de 60 pieds. Les rivages ont en général une hauteur de 20 pieds au-dessus des eaux basses ; en général, ils sont escarpés et chaque année ils s’éloignent, rongés qu’ils sont par les glaces et le courant. C’est cet élargissement toujours croissant qui cause le peu de profondeur de la rivière.

Nature du Terrain.

En examinant la nature de ces rivages, nous trouvons d’abord mêlée à la glaise au niveau du fond de l’eau une couche de gros cailloux qui diminuent en volume à mesure qu’ils s’élèvent à la surface, et finissent par disparaître complètement dans la couche supérieure. C’est un terrain très-propre à l’agriculture.

Le Bois.

Le Bois qu’on y rencontre n’est pourtant pas encore de dimension non considérable. Les plus gros troncs portent en moyenne 15 à 20 pouces de diamètre. Ce sont : l’épinette blanche, grise et rouge, le bouleau blanc, le liard, le tremble, le saule, quelques espèces de buissons, tels le pimbina, l’aune, le bois rouge. Je n’y ai pas remarqué de cèdre quoiqu’il y en ait, dit-on.

J’ai appris depuis que cette contrée a été souvent ravagée par des incendies qui y auraient détruit la vieille génération. Un fait certain d’ailleurs, c’est que depuis des siècles les habitants de Moose tirent de ces côtes leur bois de construction. La Compagnie de la Baie d’Hudson avait autrefois une scierie mécanique au pied du premier rapide de la Rivière Moose. On m’a rapporté que des planches avaient été expédiées de cet endroit à la Rivière à la Baleine et jusqu’en Angleterre. Cette scierie devait encore exister en 1830.