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INTRODUCTION.


APERÇU HISTORIQUE
SUR LA LITTÉRATURE SERBO-CROATE.


Le serbo-croate est la langue de huit à neuf millions de Slaves qui habitent la Serbie, la Croatie, la Dalmatie, la Bosnie, l’Herzégovine, le Monténégro, la Slavonie et une partie de l’Istrie et du Banat.

De même qu’on ne peut parler des langues néo-latines sans remonter au latin classique, ainsi l’étude d’une littérature slave quelconque doit commencer par le slavon ou paléoslave. Le serbo-croate, le russe, le tchèque, le polonais et le lusacien seraient ses frères ; le bulgare et le slovène d’aujourd’hui seraient ses fils.

Le paléoslave aurait pour origine : selon les uns, le dialecte parlé au ixe siècle sur le Bas-Danube (Bulgarie moderne) ; selon les autres, celui de la Pannonie de la même époque (Hongrie moderne). Ses plus anciens monuments datent du temps de l’introduction du christianisme dans la Grande-Moravie. Les livres contemporains qui subsistent lui donnent le nom de langue slovénique (slovenski jensik). On ne sait pas quand s’est éteinte cette langue, qui n’étend plus son domaine au delà des ouvrages liturgiques, à l’instar de ses frères indo-européens, l’ancien grec et le latin.

La littérature slovénique, créée au ixe siècle par Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, a suivi les progrès du christianisme chez les Serbes et les Croates sous ses