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d’Heures (Tchasoslove), au Monténégro (1494) un Rituel contenant des chants notés (Osmoglasnik).

Dans la première moitié du xviiie siècle, à la suite des guerres heureuses de la Russie contre la Turquie, les Serbes apprirent à connaître les Russes et leur littérature. Le slavono-serbe céda bientôt la place au slavono-russe. Celui-ci resta langue littéraire chez les Serbes jusqu’à la fin du siècle, c’est-à-dire jusqu’à Dosithée Obradovitch, moine philosophe qui ne craignit pas de s’émanciper en écrivant dans une langue assez voisine du serbe actuel.

Après Dosithée vint Vouk Stéfanovitch Karadjitch, qui rompit définitivement avec le slavono-russe en employant la langue nationale (1814). Et, comme les anciens caractères ne se prêtaient pas à toutes les exigences de la langue populaire, il modifia l’alphabet en se basant sur le principe phonétique. La nouvelle littérature serbe était dès lors fondée.

La littérature croate a une période ancienne purement glagolitique qui date presque du temps de Cyrille. Son développement sous cette forme était même arrivé à ce point, que le synode provincial de la Dalmatie, composé en majorité du clergé de l’Église romaine, défendait le slave pour la seconde fois en 1059. Sa période latine a commencé avec la Réforme, en Croatie, par l’introduction de la Bible écrite en un dialecte slovéno-croate qui se parle dans les comtats d’Agram, de Varasdin et de Krijevatz.

Ici peut se placer la brillante littérature de Raguse, qui employait aussi les caractères latins. Ses débuts sont du xve siècle, son apogée du xvie et sa décadence déjà du xviie. Elle a suivi, en général, le mouvement littéraire de l’Italie de cette époque. Il en reste de nombreux