breux ; on semblait vouloir plutôt s’amuser que causer du désordre. Et, en effet, tout cela était plutôt amusant que sérieux ; quelquefois, quand la cavalerie faisait une charge un peu vive, quelques pauvres diables tombaient dans les fontaines, d’où ils sortaient tout ruisselants, aux grands éclats de rire des plus avisés qui se tenaient à l’écart. Je pensais alors que s’il était tombé une bonne pluie torrentielle comme nous en avons à Québec, Paris serait rentré vite dans le calme. Si j’ai bonne mémoire, c’est un ministre de l’Empire qui s’était avisé un jour de disperser les attroupements en faisant donner par les pompiers des douches d’eau froide aux groupes trop récalcitrants. Si non è vero è bene trovato.
Il n’en est pas moins vrai que le système
du gouvernement actuel tient la France dans
un état d’agitation presque permanent. La
société française plus que toute autre s’est
transformée. Autrefois, il n’y avait dans l’État
que deux grands corps : l’aristocratie et le peuple. Aujourd’hui, grâce à la diffusion de l’instruction,
au progrès de l’industrie qui met à la
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