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et opuscules

d’amertume. Les femmes, qui sont très fines, qui ont un don de devin, par lequel elles sont souverainement supérieures à l’homme, ont vite jugé le vieux garçon, et le lui laissent voir. On ne lui cache pas non plus, qu’il y a un autre homme qu’on lui préfère, un homme dont l’opinion fait loi : c’est le mari.

Il y a des exceptions, vous me direz. Les actions du mari ne sont pas toujours cotées au pair.

Quelques maris, avouons-le, sont victimes de ces accidents que Panurge craignait tant, quand il eut pris la résolution de se marier. Panurge consulta même plusieurs savants sur ce point, lesquels répondirent ni oui ni non, selon l’habitude des savants.

Les chroniqueurs ne sont pas des savants, et par conséquent, ne savent rien.

Mais ils peuvent dire que c’est une exception, et que l’exception prouve la règle.

Les vieux garçons ne conservent pas tous cette tendance sentimentale et prud’hommes que, à l’égard des femmes.

Quelques-uns ne les ont jamais aimées, ou,