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sonnes baillent à une piastre par tête, faites place aux machinistes qui traînent sur la scène dans un flot de poussière, une boîte difforme et noire, un gigantesque piano à queue où le célèbre Rosenthal va avoir l’occasion de déployer toutes les ressources de son immense talent.

Trêve de plaisanteries. ; j’ai déjà élevé la voix à cette place contre la manie des concerts.

Que L’Électeur nous montre les dents, passe. Qu’il publie les lettres de M. Fréchette, j’y consens. Mais qu’il encourage ces gens-là à venir ici, c’est mon devoir de lui crier : holà ! Qu’il vienne me parler du génie d’un cornettiste, c’est mon devoir de le reprendre vertement.

Quand un homme a du génie il ne passe pas sa vie à souffler dans un instrument bizarrement contourné, au risque de se rompre les veines du cou.

J’espère que les gens respectables, sérieux et honnêtes, s’abstiendront d’aller au prochain grand concert.