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faisant jouer pendant longtemps que les drames et les comédies des académiciens à la Comédie Française dont il est directeur, et prodiguant tellement l’encens à ces mêmes académiciens dans différents journaux que ces immortels en éternuaient. À Paris le succès littéraire donne la gloire, l’argent et la réputation. Il n’est pas étonnant que l’intrigue joue là un grand rôle.

Lui. — Pensez-vous qu’une couronne académique ombragerait élégamment votre front ?

Moi. — L’Académie couronne généralement les gens inconnus et qui ont l’intention de le demeurer. C’est ainsi que pendant que Musset, Hugo, Lamartine, étaient dans tout l’éclat de leur gloire, l’Académie couronnait Madame Louise Collet et Alexandre Soumet et autres poétereaux.

L’Académie récompense les bons élèves ; les maîtres n’ont que faire de ses couronnes.

Pourquoi n’essayerais-je pas d’obtenir une réputation qui, comme vous voyez, ne coûte pas cher ?

Lui. — Avez-vous quelque chose de particulier à dire sur la théorie du poète, développée