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— Ça sera pas grand chose, conclut-il. J’vas me reposer quelques jours, pis après ça, je serai correct. Je me sens un p’tit brin mieux. Ça commence à chauffer en dedans.

— Es-tu bien abrillé ? As-tu assez de couvertes ?

— Oui, ça va faire comme ça.

— Essaye de dormir, moé j’vas entretenir le feu.

Le lendemain, il avait des lueurs hagardes dans les yeux, sa respiration était rauque, saccadée, sifflante. La fièvre le brûlait.

— J’ai du feu dans la poitrine… Pis je gèle dans le dos.

Jacques ne savait que faire. Il regarda sur les tablettes s’il n’y avait pas quelque remède, du moins quelque cordial susceptible d’activer la circulation du sang. La provision d’alcool était épuisée.

Comme une âme en peine, il rôdait dans le shac et au dehors, ne sachant quel parti prendre. Finalement, il décida de construire un traîneau, d’y coucher son compagnon, de le ramener chez lui avant qu’il ne fût trop tard.