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planchettes, les peaux séchaient.

Pour peu que leurs tournées soient aussi profitables, ils descendraient au printemps munis d’un butin intéressant.

Peu de jours après leur arrivée, ils avaient dû chausser leurs raquettes.

Toute la nuit, la neige tomba, poudrant les arbres, étendant sur la rivière une couche de ouate que le gel qui suivit avait solidifiée.

Depuis, le temps s’était maintenu au froid, un froid vif, sibérien, mais que l’absence d’humidité rendait supportable.

Jacques Bernier aimait cette grande vie, son compagnon aussi.

Quand ils se retrouvaient, ce leur était une joie de se raconter les péripéties de leurs chasses : Un renard argenté, pièce rare et de valeur, qui s’était pris au piège ; un ours encore vivant que l’on avait dû abattre d’une balle, etc.

À chaque voyage, la collection des peaux à sécher sur les moules s’augmentait d’unités nouvelles.