Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un sentiment de rage s’emparait de lui, de rage froide contre ceux, tous ceux qui avaient frappé le coupable et dont la vengeance implacable se poursuivait jusque par delà la mort, atteignant les innocents : sa mère et lui.

La Société s’était vengée. Il faut qu’elle se venge.

Qu’est-ce que la Société ?

Il en avait vu les échantillons.

Ceux qui se mouvaient autour de lui, cet amas d’individus en proie aux passions, aux instincts sordides et bas, c’était cela la Société, mais agrandie, mais amplifiée. Cette misérable agglomération d’hommes avait répondu au crime de son père, froidement, après avoir bien mûri la gravité de l’acte, par la loi barbare du talion : œil pour œil, dent pour dent, vie pour vie, en y ajoutant, par un raffinement de civilisation, cette chose horrible, épouvantable : l’infamie.