Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À peine assis, sa récitation terminée, l’enfant se releva aussitôt du mouvement brusque des polichinelles qui sortent de leurs boîtes dès qu’on en lève le couvercle.

Les coups de baguettes, sur le pupitre de la maîtresse, empêchèrent l’éclat de rire qui s’ensuivit d’être trop communicatif.

À la sortie, le supplice commença.

— Bébé s’est fait bobo, dit l’un, le plus grand de l’école, une espèce de jeune chenapan, que tous craignaient, parce qu’il était prompt à se battre.

— Montre le bobo, j’vas le guérir.

Ce disant, il le fit pirouetter, et, sur la partie du corps où l’épingle avait piqué, il appliqua un solide coup de pied.

Jacques avait vu le manège. Révolté, indigné, les narines frémissantes sous la colère qui le gagnait, il cria aux agresseurs :

— Vous n’êtes qu’une bande de lâches.

— Toé, mêles-toé de tes affaires, si tu veux pas qu’on t’en fasse autant.

— T’es trop lâche ; tu t’attaques rien qu’aux petits.