Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

capital, il s’efforça à réprimer ses sentiments d’orgueil et de les combattre.

Il était donc maintenant comme les autres enfants. Au moins une fois de temps à autre, il serait vêtu comme eux ; il fréquentait l’école comme eux ; la maîtresse lui parlait comme à eux, sans lui marquer de froideur, sans lui marquer de dédain ; et le curé, en venant au catéchisme, l’avait caressé de sa main rude.

À certains indices, il avait deviné qu’un drame autrefois s’était produit, dont il devait être la victime.

Quel était ce mystère dont son passé s’enveloppait ?

Il ne le savait pas.

Il se rappelait la solitude des premières années, le visage triste de sa mère. De son père, parti un soir pour ne plus revenir, il ne gardait qu’un souvenir vague. Il savait seulement qu’il était mort.

Où ? Comment ?

Jamais on ne l’avait renseigné sur sa disparition subite.

Ce que le grand air et l’exercice avait fait pour