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Depuis une semaine, le beau temps ne s’était pas démenti. Les flaques de boue commençaient à sécher et le bois jadis impraticable, avec sa mousse détrempée où l’on enfonçait presqu’à mi-jambes et les interstices traîtres entre les souches pleines d’une eau roussâtre, se peuplait derechef de colons. L’on entendait, d’un lot à l’autre, le bruit de la hache sur les troncs d’arbres, le craquement sinistre de leur chute et le fracas des branches qu’on empile en abattis.

Ce jour-là, la chaleur était telle qu’on se serait cru en juillet.

Dans le lointain Nord, sauf la chute ou la fonte des neiges, rien ou presque, dans le paysage, n’indique la marche des saisons. Seuls, quelques rares bouleaux, poussés par touffes, font chanter l’or de leurs feuilles dans la frondaison sombre des épinettes, des cyprès et des sapins.

— M’est avis que ça va être en plein le temps de faire brûler nos abattis à soère. Ça commence à être pas mal sec, dit Philibert, une fois le repas terminé.