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giaient. C’est parce qu’il n’avait pas bien regardé qu’il n’avait pas vu.

Insensiblement, Jacques se formait une conception toute autre de la vie. La pitié naissait ; le pardon lui venait.

L’accumulation de haine et de mépris s’écroulait, qui écrasait sa personnalité véritable.

— Croyez-moi, Jacques Bernier, il vaut mieux aimer que détester, même quand on se trompe… À propos, je suis passé par Durant ces jours derniers.

Inconsciemment une interrogation jaillit :

— Vous avez vu Mariette Lambert ? Est-elle mariée ?

— Non, et je crois qu’elle ne se mariera jamais à moins que certaine personne…

Le front se plissa.

— C’est bon… C’est bon.


Le lendemain Jacques repartait pour le bois, et cette fois pour de bon. Il s’était porté acquéreur d’un beau territoire de chasse, parsemé de lacs, boisé d’arbres aux essences les plus diverses, accidenté, giboyeux, un paradis terrestre en miniature.

Et, l’année d’après, par un matin tout glorieux