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Des relents de parfums lui venaient aux narines qui l’entêtaient. Il était las. Rien ne l’intéressait. Il aurait voulu se retrouver dans la tranquillité de sa chère forêt.

Il éprouvait la nostalgie des grands bois, avec leur silence calme, leur solitude apaisante.

Il avait cru, en se plongeant dans le tourbillon des plaisirs, s’étourdir lui-même, dissiper le trouble et le désarroi de son âme révoltée devant le spectacle de l’iniquité triomphante.

Et voilà que le spleen victorieux s’emparait de lui ; l’ennui le guettait, obsédant ; la neurasthénie s’attachait à ses pas, menaçante.

Qu’avait-il à faire dans la vie ?

Sans l’amour, la vie est vide.

L’amour commande le dévouement.

Se dévouer, c’est amplifier son être, le dédoubler, le multiplier.

La haine ne suffit pas à combler le vide des jours, surtout quand elle n’est pas une forme déguisée d’amour, ou son succédané.

Jacques haïssait l’humanité, surtout la Société qui en est l’expression juridique. Et, dans sa haine, aucune passion ne rentrait. Elle était froide, raisonnée, méthodique.