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Il se fit piloter dans Montréal, se laissa convaincre que sa fortune comportait des obligations, entr’autres celle d’être mis avec recherche. Il se laissa conduire chez les grands tailleurs, chez les merciers à la mode ; il s’initia aux usages stupides de la vie sociale.

Ces futiles occupations comblaient le vide de ses jours.

Paul Joyal, à l’exemple du vieux mentor de « l’Éducation de Prince », se réservait à plus tard de lui faire accomplir la « tournée des grands Ducs ».

Entre temps, il trouvait son compte, tapant sans vergogne et se donnant l’illusion d’une aisance véritable.

Jacques lui avait demandé de lui faire voir la Société dans ses diverses manifestations. Il voulait la connaître, cette Société maudite, en ses diverses fonctions, se repaître de ses ignominies et de ses bassesses pour augmenter la somme des raisons de la détester et lui baver son dédain, quand l’instant favorable viendrait.

Les fluctuations des actions de la mine Hespéride constituaient la grande sensation financière des derniers temps.