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Après une conférence en aparté avec l’ingénieur, Julien Boily conclut que lui aussi, devait saisir l’occasion… à tout prix. Le jeu était trop beau ; le gain presque certain.

Regardant chaque être humain comme un ennemi naturel ; convaincu que pas un acte n’était désintéressé et que dans tout contrat, il devait, nécessairement y avoir une partie lésée, Jacques se tenait sur la défensive. Il étudiait chaque proposition, la pesait longuement, l’évaluait.

L’après-midi était retombée dans le néant d’où elle venait, quand deux signatures, et une troisième, celle du témoin, s’apposèrent au bas de deux copies d’actes.

Julien Boily avait dû faire des concessions et plusieurs. Il obtenait une option « working option » pour trois mois, moyennant une somme de cent mille dollars en argent, payable d’ici deux semaines à la banque d’Amos. Après quoi, il avait le privilège d’acheter la propriété sans prix nominal mais à la condition expresse de s’ériger en compagnie à responsabilité limitée et de verser à Jacques Bernier 33% des actions acquittées.

Bien qu’il avait cru faire beaucoup mieux, ce résultat le satisfaisait. Les perspectives valaient un tel risque. Elles valaient beaucoup plus.