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Une mine en exploitation fonctionnait déjà à son plein rendement. Cotée sur le Curb de Montréal, elle avait vu ses actions doubler de valeur en un temps record.

Alléché par les bénéfices substantiels réalisés dans ces transactions, un syndicat récemment formé et confiant dans l’avenir de la région s’était porté acquéreur d’une concession voisine. Quelque temps plus tard, des marteaux-pilons et des concasseurs étaient sur place, et la mine Ogilvie avait une sœur dans la Cypress Mine Co.

Chargé par les commanditaires de voir à l’installation de la machinerie et d’enquêter sur les lieux, Ernest Gingras après une absence de deux semaines retournait à Montréal muni de renseignements précieux.

Les propriétaires de la Cypress Mine Co. étaient déjà installés en son bureau, attendant le compte-rendu de sa mission, quand il pénétra à son tour dans l’enceinte capitonnée où chacune de ses paroles devenaient des oracles.

Il salua ses clients, déposa son chapeau à la patère, et prit place à l’extrémité d’une longue table en acajou, recouverte d’une plaque de verre.

Il appela sa secrétaire.