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les prospecteurs et les gens de mine, qu’il possédait probablement la concession la plus riche du pays. Ce n’était que des ouï-dire. Personne ne pénétrait dans son intimité. Il vivait en ermite, en reclus et, quand, par hasard un voyageur abordait dans ses parages, il lui intimait l’ordre d’aller camper ailleurs.

Ses travaux progressaient. Déjà une grande partie du terrain était défrichée ; il avait réussi à rejoindre la veine dans son enfouissement sous terre. Par des tranchées çà et là, il en localisait l’exacte position.

Une cabane, où chaque objet, lit, table, chaises, provenaient du travail de ses mains, lui offrait un confort plus grand que la tente des débuts. Dans un coin s’entassaient les morceaux de quartz où l’on voyait les traces d’or libre. Il en avait déjà une provision assez considérable, et, dans un coffre, il déposait les lingots à l’état nature.

Malheur à qui l’aurait voulu dévaliser ! Il possédait un chien mi-loup mi-chien, qu’il tenait en liberté, et qui, durant ses absences montait la garde autour de la cabane. La nuit, un revolver pendait à son chevet à portée de la main.