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teau s’éleva dans l’air, retomba avec un bruit sourd, concassant, pulvérisant. Puis il mit la poussière ainsi obtenue dans le plat, l’emplit d’eau, et, le pannage commença.

À mesure que le plat tournait, le quartz plus léger surnageait.

Il l’enlevait, recommençait.

Entre ses doigts fiévreux, le plat tournait, tournait, à la surface le quartz remontait.

Anxieux, retenant son souffle, il se pencha pour voir.

Dans le fond, une, deux, trois, quatre pépites d’or, brillèrent, puis d’autres.

Dans un mouvement irraisonné d’exubérance, il lança le plat par-dessus lui, et à tue-tête, comme s’il voulait prendre la nature entière à témoin de sa bonne fortune, il s’écria :

— Ça panne !… Ça panne !…

Il était riche.

Il se tailla à même un jeune cèdre un piquet qu’il ficha en terre, grava dessus avec son canif, son nom, le numéro de son permis de mineur et la date présente.

Il localisa la situation du « claim » et partit, au