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Certaines formations de rocher lui ont causé à leur seul aspect des émotions dont pourtant, il se croyait à l’abri.

Bien des nuits d’été, sous la tente, dans le bruit assourdissant du vol des moustiques, il a fait des rêves, éveillé, où des villes fourmillantes d’activité, surgissaient là où il n’y avait aujourd’hui que désert et abandon.

Chaque matin, il partait à l’aventure, après avoir, la veille au soir, sous la lumière clignotante du fanal, tracé son itinéraire sur la carte de la région.

Une fois, il crut avoir frappé le filon.

C’était à l’intérieur des terres à six milles environ du rivage. Au déclin d’un coteau, il aperçut un effleurement rocheux et qui fuyait vers le bois.

Il s’était penché sur le sol et, de son marteau avait gratté la mousse. Une veine de quartz de dix-huit pouces de largeur se dessinait entre les murs de shiste fortement minéralisés ; tout indiquait la présence des précieux métaux.

Il ramassa quelques fragments de roche qu’il mit dans son sac et, à l’aide de sa carte et du soleil, s’orienta.

À travers bois, se guidant sur des points de re-