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et il la serrerait fort contre son cœur dans une étreinte passionnée et rude.

Avant même qu’elle ne frappât à sa porte, il en franchit le seuil, et ils se retrouvèrent face à face, dans le corridor.

D’un regard, il prit possession d’elle pour la dernière fois.

Toute sa colère, sa haine tombait ; elle ne lui inspirait plus qu’une immense pitié.

Il regardait ses pauvres yeux, les yeux lumineux dont, si souvent, il avait rêvé, et qui étaient rougis, tuméfiés.

Il la vit effondrée toute dans le désespoir…

Elle baissait la tête, et n’osait parler. Elle ne savait quoi dire. De temps à autre, elle levait les yeux vers lui, des yeux qui trahissaient sa détresse.

D’une voix faible, presque dans un souffle, elle demanda :

— Jacques, me pardonnerez-vous jamais ?

Elle ne pouvait espérer qu’une chose : le pardon. Elle le voyait à son attitude. Elle comprenait que son orgueil l’empêcherait de céder. Si son cœur parlait, il le foulerait aux pieds, il le piétinerait.

Avec une douceur plus grande qu’elle ne s’y était attendue, il répondit :