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De lui, il saurait la vérité, la cause de cette mise à l’index. Il appréhendait le dévoilement du mystère de son passé, et de la honte de ses origines. Pourtant, après ce qu’il avait fait pour Joseph, les préventions auraient dû tomber.

Il trouva le père Lambert à l’arrière de la maison. À peine lui eût-il adressé la parole que celui-ci s’excusa, prétextant une commission urgente.

Comme un véritable paria qu’il était, Jacques se vit portant le poids d’une hostilité marquée.

Il passa la journée à se promener de ci de là, cherchant et ne trouvant pas le mot de l’énigme.

Chacun le fuyait comme on fuit un pestiféré.

La persistance de la rumeur força les autorités à l’action. Le procureur-général, mis au courant, venait d’ordonner l’enquête. Le lendemain de son arrivée, Jacques se vit accosté par deux hommes de haute taille qui, avec d’autres étrangers, étaient descendus du train.

D’une façon qui n’admettait pas de réplique, bien qu’avec certaines formes, ils lui annoncèrent leur regret de le détenir pour quelques jours, le temps d’éclaircir une affaire d’une gravité exceptionnelle.

Sa chambre, qu’encombraient des pelleteries de toutes sortes, se muait en prison.