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le départ du fils adoptif, elle les ajoutait au dossier de la haine qu’elle nourrissait envers Jacques.

Le télégraphe, les chemins de fer, les journaux, les inventions modernes que l’homme s’est plu à multiplier pour son malheur, en supprimant les distances, permettent aux nouvelles présentes partout de jouir, à des centaines de milles de leur lieu d’origine, d’une actualité renouvelée.

Si elles passent pour la plupart rapidement et sans laisser de trace aucune, il en est cependant qui sont captées en cours de route, nourries, entretenues, grossies. Celles-là séjournent longtemps dans les esprits pour l’aliment des conversations.

À Valdaur, aussi bien qu’à Durant, rares sont les événements qui tranchent par leur importance, sur la banalité courante.

La mort de Joseph Lambert était de ceux-là.

Pourtant, y a-t-il quelque chose de plus banal que la mort ?

Quand elle se produit logiquement, quand elle apparaît dans l’ordre établi des choses. Soit. Mais l’idée de jeunesse et l’idée de mort sont contraires. Elles s’entrechoquent, elles se combattent. C’est