Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il entendait, quand sa propre respiration s’arrêtait, la respiration sifflante du malade et ses geignements sourds.

Il avait hâte d’arriver ; supputait les milles accomplis, ceux à faire, observait la marche du jour par la course du soleil.

Il ne s’arrêta pas pour dîner, se contentant de grignoter, tout en marchant, quelques biscuits secs qu’il avait dans sa poche.

Il faisait encore clair, que la première étape fût franchie.

Il prépara un lit aussi confortable qu’il le pouvait dans les circonstances, et y transporta le malade.

Dans la soirée, tandis qu’il reposait, assoupi par terre, il entendit un appel qui le secoua d’un frisson :

— Jacques… Jacques…

Il se leva d’un bond, courut vers le lit, se pencha sur la masse humaine qu’il contenait.

— J’vas mourir… J’vas mourir… J’voudrais embrasser mouman avant.