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rissait ; la cour d’assises, le stigmate, et pour les siens, la honte.

Des pensées mauvaises le saisirent comme une proie.

Tête baissée, il courut en avant. Une poitrine le reçut, deux bras s’abattirent sur lui. Inerte, le long de la cuisse, la main retomba, frôlant dans la poche un objet dangereux et puissant, prometteur de liberté.

Un geste rapide… un bruit crépitant… un soupir étouffé… la chute d’un corps.

C’était fini. Le cauchemar s’abolissait.

La voie était libre maintenant.

Il ne pensait plus. Il n’était plus qu’un automate que ses jambes, de toute leur force, poussaient vers la rue.

… Puis, la notion du temps et du réel disparut.

Dans l’espace froid, où le jour ne pénétrait qu’à travers le grillage ferré, il n’éprouvait plus qu’une lassitude morne, et, à la tête, une douleur cui-