M. Cyr est né à Laprairie, près Montréal, P. Q., le 16 août 1848, alors que notre nationalité avait à soutenir de terribles combats. Il faut croire que les tristes évènements de cette époque ont influé grandement sur l’âme du personnage dont nous faisons l’histoire ; car M. Cyr a toujours été partisan convaincu et avéré de la langue française qu’il a défendue envers et contre tous. Ses convictions ont toujours été solides, ses principes sérieux et honorables.
Après un cours brillant au collège Masson de Terrebonne, le futur président de la société Saint Jean-Baptiste de Chicago se lançait sur la scène du monde plein de vie et d’espoir, ayant au cœur cette naïve illusion que les convictions quelles qu’elles soient doivent être respectées. Il s’aperçut bientôt que dans ce monde la vénalité est de mode et l’égoïsme est roi.
M. Cyr pouvait avoir une position lucrative dans un des bureaux publics les plus importants de Montréal. Mais pour cela, il lui fallait comme condition, sacrifier ses opinions politiques. M. Cyr abattu, dégoûté prit comme tant d’autres le chemin de l’exil.
À son arrivée à Chicago en mars 1869, le premier canadien qu’il rencontrait était notre poëte lauréat Louis Honoré Fréchette. Inutile de dire qu’une étroite liaison et une vive amitié s’établirent immédiatement entre ces deux grands patriotes. Pendant les quatorze années que notre héros passa comme teneur de livres chez Messieurs Byrne & O’Brien entrepreneurs-plâtriers, il s’est toujours occupé de questions nationales. On le rencontrait à tout instant dans les maisons commerciales de notre ville cherchant des positions à toute cette jeunesse canadienne forcée d’émigrer aux États-Unis. On l’a vu même fournir à ses frais des outils à de pauvres ouvriers qui se trouvaient dans la dèche.
En décembre 1886, ses capacités et son dévouement le faisaient choisir comme président de la société Saint Jean-Baptiste de Chicago. En 1888, il était délégué à la convention nationale de Nashua par la société Saint Jean-Baptiste et la paroisse Notre-Dame. Depuis plusieurs années il remplit les fonctions de Chef Ranger des Forestiers Catholiques qui l’ont eux-mêmes délégué aux conventions de Milwaukee