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une religion qui seule puisse sûrement conduire à la vérité, à la vertu et à la béatitude, et cette chaîne d’or, cette philanthropie, ce bouclier, cette palme, cette religion, c’est la belle, admirable et sainte religion catholique.

En 1833 donc, les catholiques de Chicago éprouvèrent le besoin d’une église. Une pétition signée presque exclusivement par nos compatriotes au nombre de 53 est adressée à l’évêque Rosatti, alors Archevêque de St. Louis. Ce sont des Canadiens surtout ou en plus grande partie qui vont poser les assises du catholicisme dans la vaste métropole occidentale de l’Amérique Septentrionale. En réponse à leur requête, il leur fut envoyé ainsi qu’aux autres catholiques un prêtre français du nom de Saint Cyr. Sous la direction de ce nouveau missionaire, ils bâtirent l’église Ste. Marie, au coin des rues Lake et State, site aujourd’hui couvert par une bâtisse de ces immenses pâtés de maisons commerciales dans le cœur de la partie principale de Chicago. Telle est l’origine de la première congrégation catholique de cette opulente cité, dont l’étendue étonne les regards des visiteurs étrangers. Cette congrégation, qu’on le remarque bien, était presque toute canadienne.

La population catholique augmentant rapidement par le contingent toujours croissant d’émigrés qui arrivaient de tous les points du globe, il devint nécessaire d’avoir une église plus spacieuse. Pour cela, on ne songea pas à se diviser, mais on transporta le temple au coin des rues Wabash et Madison, afin de lui donner plus de dimensions. Après quelques années, la congrégation devint beaucoup plus nombreuses, et les Canadiens s’y trouvèrent en minorité. Animés de l’esprit canadien-français, attachés à leur langue, pleins de patriotisme, et incapables à cause de leur fierté nationale de marcher à la remorque des autres races venues après eux sur un sol qui avait été pour la première fois arrosé des sueurs apostoliques des Marquette et autres missionnaires de leur sang, ces braves compatriotes demandèrent de se séparer : ce qui leur fut accordé. Pendant quelques années seulement, ils gardèrent la vieille église sur la rue Wabash.

Quant aux catholiques d’origine étrangère, ils se construi-