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affaires, posant à son père, quand, le soir, bien rarement ils dînent ensemble, des questions qui étonnent le docteur.


Un jour, vêtue très simplement d’un costume tailleur bleu marine, sobre de ligne, coiffée d’un chapeau en forme de turban, la figure recouverte d’une voilette, elle descend dans le quartier des affaires qu’elle ne connaît que pour l’avoir traversé le dimanche ou le soir en allant aux offices de la « Paroisse », l’église Notre-Dame.

Elle l’a toujours vu terne, sans vie ; elle le retrouve animé, grouillant d’activité, fébrile.

Le bureau du financier est au coin de la Place d’Armes.

Elle pénètre dans l’antichambre où des sténodactylos, nombreuses, pianotent sur leur machine, confondant la monotonie des bruits.

M. Faubert est en conférence pour le moment, mais ce ne sera pas long.

Quelques minutes d’attente où son cœur bat bien vite, bien fort, lui paraissent des heures. Toute sa volonté est tendue à maîtriser ces battements.

Quelques hommes sortent bientôt. On la fait entrer. C’est un vaste bureau avec au centre une table unique encombrée de papier. Les tentures sont sévères. Rien qui peut charmer ou distraire le regard. Les murs très froids ne contiennent comme ornements qu’une carte géographique.

M. Faubert.

Il est assis, occupé à parcourir un document.