— Celui qui veut bâtir une usine à la Rivière Bell ?
— En plein cela !
— Pourtant on lui a octroyé un pouvoir d’eau et des limites à bois l’automne dernier.
— Si vous vous souvenez il a eu un peu de difficulté. Il a dû y mettre le prix.
— Écoutez Cousineau. Je vois clair maintenant. Faubert a autre chose en tête. Cette campagne de presse n’est qu’un préliminaire… Croyez-vous qu’il serait bon à faire approcher ?
— Pas lui-même. Par son agent Beaudry on saura mieux ce qu’il veut. Je vais y voir.
Une semaine après, Faubert se présente chez Noël. Il a obtenu ce qu’il désirait. Le ministère pris de peur s’est montré conciliant. À la suggestion du secrétaire de la province, il a voté une subvention, concédé les terrains de Lamorandière et de Rochebeaucourt, à condition de construire d’ici trois ans, l’embranchement projeté.
— Après la visite de Pélissier, je n’ai plus douté du résultat.
— Comment l’as-tu reçu ?
— Plutôt froidement.
— Tu as bien fait. C’était la seule façon.
— Qu’entends-tu faire maintenant ?
— Présenter un bill et lancer ma nouvelle compagnie… Est-ce que je t’ai dit que nous avions eu notre charte ?
— Quand cela ?
— Avant hier. Nous commençons à faire souscrire le stock. Cet après-midi, à trois heures, réunion du bureau des directeurs…