Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il sourit, et à l’encontre des autres qui dégustent leur cognac, vide son verre d’une traite.

Les fauteuils se rapprochent de la table. Le secrétaire prend place au centre ayant devant lui tous les documents nécessaires qu’il lit ou fait circuler selon l’occasion.

Faubert forme sa compagnie financière et industrielle.

La loi québecquoise concernant l’incorporation de compagnies anonymes à fonds social qu’on appelle vulgairement « compagnies limitées » exige au préalable un comité provisoire composé de cinq actionnaires.

Faubert vend personnellement à la « Compagnie canadienne de pâte à papier » au capital actions de deux millions et demi de dollars son commerce ses propriétés et sa clientèle pour la somme de un million cinq cent mille dollars payables en parts acceptées dans la dite compagnie. Beaudry, Roberge, Noël et Tremblay reçoivent chacun cinq cents parts en don.

Un député, ami de Beaudry, s’est engagé à leur faire octroyer une charte par la législature.

Quand tout fut discuté, le financier explique à chacun ce qu’il attend d’eux dans l’avenir. Il veut leur communiquer un peu de la conviction qui l’anime, assuré que plus cette conviction sera grande, plus grande aussi sera la somme de travail… et le résultat s’en suivra… proportionnellement.

— Quant à toi, Noël, voici ton programme pour ces temps-ci. J’ai besoin de tes services. Notre