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un sourire qui découvre deux rangées de dents aigües et reluisantes. Un coup de peigne dans ses cheveux souples qu’il renvoie en arrière termine cette opération, toujours importante pour lui, qui s’appelle : La Toilette.

L’apparence extérieure constitue un facteur puissant de succès. Il a dû, jusqu’ici, un peu à son physique agréable, d’avoir réussi dans la vie.

Ce soir il ne veut rien de négligé. C’est son effort suprême pour la reconquérir. Demain Pauline part pour Carleton où elle séjournera un mois, peut-être deux.

S’il allait échouer dans cette dernière tentative ! ! !

Il aime mieux n’y pas songer.


Un peu plus haut que Sherbrooke sur l’une des rues transversales qui gravissent le Mont-Royal, est situé un cottage de brique rouge de forme carrée, avec un escalier de pierre qu’une marquise surplombe.

C’est là que vit Pauline avec son père, le Docteur Dubois et son frère Jacques.

Son père qui approche la soixantaine est un clubman parfait. Veuf depuis quinze ans, il s’est façonné une vie à lui, toute d’extérieur. Riche, de par sa famille, il ne s’est jamais adonné à la médecine, ayant plutôt voué ses énergies à la gérance de son patrimoine et à la transaction d’affaires pas toujours avantageuses.