La foule, décontenancée, par la tournure subite des choses, et sans aucune force morale ni cohésion depuis la défaite de son chef, se disloque, complètement domptée.
— Mon Dieu ! Vous êtes tout couvert de sang, s’exclame Suzette, comme son mari rentrait avec Faubert.
— Quelques égratignures…
Elle prépare un bol à main d’eau claire et avec délicatesse lave les plaies où le sang se coagule.
— Ça s’est donc bien mal passé.
— Mais non, très bien, comme vous voyez.
— Sans Jules, ça y était. Il a démoli David, tellement vite que les autres sont restés figés à leur place.
La jeune femme regarde le financier avec admiration.
— Vous vous êtes battu ?
— Je n’ai fait que me défendre. Il le fallait. Sans cela on m’aurait marché dessus.
— Et vous avez démoli le gros David.
— Ce n’était pas difficile. Il ne faut pas juger les hommes à leur taille.
Bien lavé et pansé, ses instructions données un peu partout ; il passe la soirée au milieu de ses hôtes dans la tranquillité intime de leur ménage.
La lutte est finie, la situation éclaircie ; la plupart des employés retournés au travail, regrettant ce qui s’est passé. Une réaction s’opère en lui : la fatigue des derniers temps l’op-