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Toutefois, d’un ton indifférent, sans que rien dans sa physionomie ne décelât l’état de son âme, il put dire : — « Mademoiselle, je regrette de vous avoir dérangée… excusez-moi. »

Quelques jours durant, il fut abasourdi par le choc, presque malade. Pour faire diversion il se lança dans une entreprise hasardeuse qu’il mena à bonne fin. L’attention qu’il y porta le sauva du désastre.

Pauline, par la suite, essaya de le revoir, de s’expliquer. Ce fut peine perdue. Lorsqu’il la rencontrait dans la rue ou ailleurs, il passait son chemin sans même la saluer. Parfois, il lui arrivait de se souvenir. Vite, son orgueil à la rescousse chassait la vision du passé.

C’était fini, bien fini. Tout ce qui lui était resté de son aventure pourrait se résumer en un mépris presque total des femmes, un dégoût des choses du sentiment.


Sa lecture terminée, Faubert, satisfait de la victoire qu’il vient de remporter, se frotte les mains d’aise.

Pour dégourdir ses jambes ankylosées par une longue immobilité, il arpente les quinze pieds de la pièce qui lui sert de vivoir.

Il fut de mode chez une génération de psychologues d’accorder une grande importance au décor, tâchant de découvrir dans une habitation, le caractère de l’occupant par le choix et l’arrangement des meubles et des bibelots, le sujet des gra-