— C’est pas dans un mois, c’est à c’t’heure qu’on veut être augmenté.
— Patientez une semaine…
— Le patron qu’est-ce qu’il fait. On le voit jamais.
— Il sera ici dans quelques jours.
Luc David reprend la parole.
— Soit. Nous accorderons trois jours de délai. Pas un de plus. Demain j’irai au bureau porter nos conditions. Si d’ici trois jours on ne les accepte pas nous ferons tout sauter à la dynamite. Maintenant, camarades, il s’agit de s’organiser. Que les principaux de chaque corps de métier soient tout à l’heure à mon « shac ». Pas de violence jusqu’à ce que je vous le dise. Mais vendredi, à trois heures, soyez tous au barrage. M. Roberge, je vous y invite avec le patron.
— Comment ça s’est-il passé ?
— Plus mal que je pensais. Ils veulent faire sauter la chaussée vendredi, si on ne leur cède pas.
— Leurs demandes sont-elles justes ?
— Exorbitantes… Je soupçonne Luc David, qui est leur meneur, d’avoir tout organisé. Il m’a toujours fait mauvaise impression. Je ne sais pas pourquoi on l’a nommé contremaître à l’usine. Celui d’avant nous donnait satisfaction.
— S’ils brisent la digue… qu’est-ce qui va arriver.