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— Peste, dit Dupont, il n’y a probablement rien à faire pour nous ici ! toute la vallée est couverte.

— N’importe, fit le Parisien, informons-nous.

En causant, ils avancèrent jusqu’au lac, s’attardèrent à regarder pendant quelques instants quatre hommes occupés à secouer une grande claie pleine de terre aurifère, pendant que deux autres y versaient continuellement de l’eau. Lorsqu’enfin on ouvrit la claie pour en ôter l’or lavé, Williams recula stupéfait.

— Ah ! mais, c’est tout or là-dedans s’écria-t-il, et si j’en avais seulement la moitié, je pourrais aller rejoindre Lilian.

Les chercheurs d’or le regardèrent avec un sourire railleur, mais sans interrompre leur rude travail.

Nos amis se promenèrent de tous côtés entre des gens occupés à creuser la terre et à laver l’or. Bernard interpella tantôt l’un, tantôt l’autre. Il acquit la certitude qu’il n’y avait dans la vallée aucun claim de libre.

— Partons, fit Dupont, de très mauvaise humeur.

— Pourquoi partir si vite, répondit Bernard, nous allons travailler ici, au contraire. J’ai déjà entendu dire par feu mon père — que Dieu l’aie en son saint paradis — que les plus grosses pépites d’or se trouvaient sous les rochers.

— C’est vrai, fit le Parisien.