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nions à San-Francisco ayant en notre possession chacun un montant assez respectable. Nous avions pris l’omnibus de la poste et nous allions bon train.

« Holà ! s’écria tout à coup le cocher en cherchant à diriger son attelage sur la droite. Son œil exercée avait remarqué quelque chose de particulier. Il remarquait sur la gauche une raie noire qui devait provenir selon lui ou d’une rigole ou d’un tronc d’arbre. Habitués à ces chemins de montagnes où ils devaient sans cesse changer de direction, les chevaux obéirent, mais pas assez rapidement pour empêcher les roues de devant, de s’engager dans la raie noire. L’omnibus versa au milieu des cris de quelques voyageurs. Le cocher fut lancé de son siège, sa tête alla probablement frapper une pierre, car il resta étourdi, sans connaissance. Nous n’avions pas eu le temps de nous relever quand quatre bandits se ruèrent sur nous, le pistolet au poing. Nous fûmes pris séparément. Nous devions nous relever à moitié, étendre les bras, et, pendant que le chef des bandits tenait le bout de son fusil à quelques centimètres de notre visage, un autre visitait nos poches.

Lorsqu’on arriva à moi, j’essayai à me fâcher, à me débattre, mais une voix qui ne m’était pas inconnue, me dit en raillant :

« Vous savez, mon enfant, soyez bien gentil, car