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— Sans doute, il y a de l’or, beaucoup d’or, je reviendrai riche, je m’achèterai un petit cottage ici, pas loin, et vivrai tranquillement à mon aise. Est-ce une vie que je mène actuellement ? Du matin au soir, je suis chargé de transporter au second étage les barils de vin de notre voisin, l’hôtelier du coin ! Je suis écœuré de ce travail et j’ai quitté hier la maison où je travaillais. C’est le moment de se lancer dans les entreprises. Ce que puis faire de plus raisonnable dans le moment, c’est d’aller dans les mines : ici, nous ne pouvons avoir une idée juste de ce qui s’y passe. Adieu donc, je suis pressé, au revoir.

Et le jeune homme disparut.

Dupont s’arrêta un instant, but une gorgée de rhum, puis gravement continua :

« Le récit du jeune nègre m’avait vivement impressionné, à un tel point, que je pris, moi aussi, la résolution de partir. Le soir même je demandai un petit congé à mon patron. Celui-ci me répondit :

« Il y a actuellement tant d’occupations, qu’un négociant a besoin de tout son monde. Quant à moi, il m’est impossible de donner à un seul de mes commis, un congé, ne fut-il que d’une heure. »

Je ne fus guère satisfait de cette réponse, si peu satisfait que, le soir même, je déguerpissais avec armes et bagage. Je fis la rencontre du nègre et