Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

importantes maisons d’exportation et d’importation de la Nouvelle-Orléans. Sa position était complètement indépendante : il comptait parmi les citoyens les plus riches et les plus estimés de la colonie.

Quoique M. Pitt, c’était le nom de mon patron, ne restât pas indifférent à la grande nouvelle de la découverte de l’or, il ne se laissa pas entraîner à des spéculations insensées.

Un jour, la famille Pitt venait de se réunir pour le dîner, lorsqu’un pas rapide se fit entendre. Immédiatement après, entra un magnifique nègre vêtu de la chemise rouge du mineur, par-dessus laquelle il portait une jaquette de cuir anglais. Il était chaussé de bottes molles et tenait à la main un large chapeau californien.

« Eh bien, demanda-t-il, ai-je l’air d’un mineur ? Suis-je assez bien équipé pour me rendre dans les « Mines » ?

— C’est M. Jicalha, vraiment ! s’écria mon patron en se levant. Au premier abord, je ne vous avais pas reconnu.

— Williams ! fit aussi Mme Pitt en hochant la tête d’un air étonné.

— Je pars dès l’instant, fit le nègre, et viens vous dire adieu.

— Tu pars pour la Californie ?