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— Oui, oui, en garde, répéta le Canadien, qui dès les premières passes, fit de nouveau sauter le fer des mains de son concurrent.

— Mais touchez-moi donc, monsieur, s’écria le malheureux fils d’Albion, et nous aurons terminé ce jeu.

— Eh bien ! mon ami, reprit Bernard, reprenez votre arme, je vais y voir.

Et aussitôt, en faisant une troisième fois sauter à vingt pas l’épée de l’Anglais, le Canadien le toucha légèrement à la joue.

— Voilà qui est fait ! dit-il, en remettant son épée sur la table.

— Et bien fait ! malpeste, reprit le Marseillais. Une dame alors s’avança vers le Canadien. Elle tenait dans sa main un très riche écrin dans lequel était une croix en or massif.

— Cette croix est destinée au vainqueur, monsieur dit-elle, en s’adressant à Bernard, je crois qu’elle vous appartient.

Le Canadien s’inclina galamment.

— Madame, dit-il, de sa voix rude et mâle, si cette croix m’appartient, je désire en faire cadeau.

— À qui donc, monsieur ?

— Aux Sœurs des Pauvres, madame.

— Ah ! monsieur, cela ne me surprend pas, car je sais depuis longtemps, et tout le monde sait avec