— Non, attendez, dit Bernard, laissons-là nous attaquer !… Visez juste !…
En ce moment, l’animal se mettait à croupeton, puis se dressait sur ses pattes ; elle s’élançait…
— Feu ! cria Bernard. En avant ! Williams…
Deux coups de feu retentirent… Bernard et Williams s’élancèrent… En un clin-d’œil, deux poignards s’enfoncèrent dans la poitrine du monstre… Un cri lamentable, un râle affreux… ce fut tout… la panthère était morte.
— Pouvons-nous maintenant fermer la porte, dit Williams, avec le plus grand sang-froid.
— Sans doute, fit Bernard.
Les quatre amis se regardèrent, étonnés. Comment, en si peu de temps, avaient-ils pu se débarrasser d’un si terrible ennemi ?…
— Avez vous de l’eau ? demanda Williams à Magloire.
— Mais oui, pourquoi donc ?
— Tu ne le vois pas, Bernard et moi avons les mains rouges du sang de cet animal !…
Personne, durant ce drame terrible, n’avait plus fait attention à la tempête. Elle continuait cependant à se déchaîner. La pluie redoublait de violence. Les coups de tonnerre devenaient plus fréquents et plus forts.