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— Peut-être, oui. J’ai bien en effet arrêté encore mon plan de défense.

— Voyons.

— Il est certain que si nous continuons à avancer, nous allons tomber dans la gueule du loup. Le mieux est pour nous de nous arrêter ici, d’aller mettre nos mulets en sûreté dans le bois, puis d’attendre. Nous aurons certainement affaire à des coupe-jarrets soudoyés par le changeur. Sont-ils nombreux ? Je n’en sais rien. Mais ce que je sais très bien, c’est qu’ils nous attendent, à quelque endroit de cette route. Or, quand ils seront las de nous attendre, ils reviendront sur leurs pas avec l’intention d’aller raconter à Ragling leur insuccès. Quant à nous, nous serons embusqués ici, tout près de la route, dans les buissons. S’ils font mine d’inspecter le lieu de notre refuge, nous nous défendrons. Nous avons chacun une carabine à double canon. C’est dire que nous tenons entre nos mains la vie de huit hommes. S’ils sont vingt, il en reste douze. Chacun trois, ce n’est pas trop.

— Mais le trésor ? dit Dupont.

— Ah ! tiens ! je n’y pensais plus. Et bien, mon cher, faites un trou dans la terre et déposons y les cinquante mille dollars. Il faut en effet, s’attendre à toute éventualité.

Dupont et le Parisien furent chargés d’aller met-