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Les Romains eux-mêmes, en dépit du scepticisme qui finit par n’être plus que leur seule croyance, ont cependant conservé jusqu’à la fin de leur omnipotence cette vénération des morts, et, après avoir fait brûler leurs défunts sur des bûchers de bois aromatiques, ils en recueillirent précieusement les cendres en des urnes précieuses qui occupaient l’endroit le plus honorable de leurs princières demeures.

Il n’est pas jusqu’aux modestes Peaux-Rouges qui n’aient manifesté des sentiments analogues, et on retrouve encore, dans les solitudes de l’Ouest, des tombeaux suspendus où leurs défunts, parés de leurs plus beaux habits de guerre, dorment l’éternel sommeil.

Mais c’est surtout chez les peuples civilisés que ce sentiment se manifeste dans toute son intensité et la splendeur avec laquelle, dans les différentes parties du monde, sont parés les cimetières, témoignent de l’ardent désir que semblent avoir les mortels de se maintenir en quelque sorte en relation constante avec ceux qui les ont devancés dans la cité du repos sans réveil.

Or, au nombre de ces nécropoles qui méritent le plus incontestablement d’attirer