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Il y a déjà cinq ans que la résidence Robert fut construite, et le granit de ses murs, qui brasille au soleil comme l’or, est aujourd’hui, après avoir subi l’épreuve des intempéries, plus clair, plus net qu’il ne l’était lors de la construction. Si la qualité du granit des Laurentides, le plus dur du monde entier, était mieux connue, il serait beaucoup plus recherché, tant pour la construction des édifices publics et de résidences princières que pour la fabrication des monuments.

Cette vieille résidence, qui fut, ainsi que dit plus haut, construite par les Messieurs de St-Sulpice, seigneurs de Montréal, fut achetée le 3 mai 1698 par M. Jean des Forges dit St-Maurice, avec une langue de terre de 2 par 30 arpents. M. Blandeau devint acquéreur de cette propriété en 1716. Elle passa ensuite successivement entre les mains de Joseph Gontier en 1760, de Claude et Antoine Boudrias en 1763, de Jean Toupin en 1778, de Pierre Hay, de Rankin, de Chartrand Delisle, de M. Drake, de Jean-Louis Hoffstetter, de M. Barron, en 1815 ; de M. Dussy, de John O’Gilvie, le 27 octobre 1833 ; d’Andrew Porteous en 1832, de M. et Mme Peter Morgan et 1842 et 1844. Elle fut, de 1844 à 1855, la résidence de David Davidson, banquier, puis de Macduff Simpson, puis de David Tough. En 1890 elle devint la propriété de M. Robert.

Elle fut longtemps désignée sous le nom de « Airlie », en souvenir d’un château de ce nom que possédaient, en Écosse, la grande famille des O’Gilvie dont un des descendants était venu se fixer à la Côte des Neiges, dans le manoir dont nous parlons.

M. Robert a changé ce nom en celui de « Les Lilas. »